Corps et Ames
En
1990, cette série montre la fragilité de l'identité humaine jusqu'à son dédoublement par la séparation picturale du dessin et de la couleur. Meynard met en place une cartographie où l'homme perd son contour, sa ligne organique, et se love dans un espace désormais infini. Figure dissociée, l'homme instable se meut dans un espace qui à la fois le contient et le libère en gommant ses limites. Ce partage de l'espace, Meynard s'en sert pour montrer le processus de création de la forme : cette tension dialectique qui lie constamment l'un au tout, l'homme à l'univers : équilibre fragile et possible rupture.
« Tout peintre postule le mort de la peinture. Dans ce sens, tout peintre se double d'un exécuteur testamentaire : l'art se situe à l'épicentre d'une zone mouvante, délimitée par la distance que prend l'artiste avec son propre cadavre. Corps, âme : cartographie des limites! » (Nicolas Bourriaud, catalogue exposition «Corps et Ames» - avril 1990)
« Dans cette nouvelle tentative pour atteindre l'immatériel par le concret de la peinture, Meynard choisit d'intégrer un matériau iconique central : le corps comme lieu éphémère du rayonnement spirituel. L'homme apparaît mais il n'est qu'un signe dessiné par le vent, une présence fantasmatique surgissant du travail continu de la matière-énergie » (Giovanni Lista, catalogue exposition «Corps et Ames» - avril 1990).