CORPS ET ÂMES
Tout peintre postule la mort de la peinture. Dans ce sens, tout peintre se double d’un exécuteur testamentaire: l’art se situe à l’épicentre d’une zone mouvante, délimitee par la distance que prend l’artiste avec son propre cadavre, corps, âme: cartographie des limites.
Nicolas Bourriaud - février 1990
L’ombre n’insiste pas. Déjà emportée par le tourbillon et dispersée par la spirale, elle sait que les heures ont perdu tout pouvoir sur le temps. En réserve, seule écriture épargnée par la démesure, le dessin reste. Unique mémoire qui ne tient qu’à un fil.
Jeux d’ombres, jeux de présences : en donnant du corps au trait, l’ombre dessine l’âme de la peinture et devient l’éphémère mais fidèle témoin de l’éternité du signe.
Henri-François Debailleux - février 1990
Dans cette nouvelle tentative pour atteindre l’immatériel par le concret de la peinture Meynard a choisi d’intégrer un matériau iconique central: le corps comme lieu éphémère du rayonnement spirituel. L’homme apparaît mais il n’est qu’un signe dessiné par le vent, une présence fantasmatique surgissant du travail continu de la matière - énergie.
Giovanni Lista - février 1990
Il n’est pas blasphématoire de dire que dieu voit double. Ennivré lui aussi de sa création, et d’avoir jeté la forme humaine dans le cirque de ce qui ne connaît plus ni forme ni homme.
Le voici devenu tambourin du cosmos, et sa peau frémit de la musique et des chants du cosmos. Les univers le soulèvent. Et le voici saisi, aspiré par l’onde des souffles, entraîné par la houle, la lumineuse, vertigineuse houle. Il plane alors, et monte en larges cercles, à chaque orbe resserré, vers le germe éclatant de la lumière.
Gérard Barriere - février 1990
Maelstrom! Sauver femme. Et la forme? De la croit rouge: spire allume minihomme vers... «come in» et froisse art, grand’Meynard!
Pierre Corcos - février 1990
De l’ange naît le saut, puis de la courbe s’inscrit le mouvement.
Des lignes en amplifient la constance et son infinie immortalite.
Et les signes enfin surgissent, la révolution peut commencer.
Philippe Carteron - février 1990
De cette volution que l’on croit perpétuelle, les signes s’affinent. Et d’aucuns y remarquent les formes d’un pachyderme, mais défense d’y voir. Ce n’est qu’une image. Le saut, lui, continue, et de ces lignes soudain naquit l’ange
Philippe Carteron - février 1990
Point de rises ni d’amers. Entraîné corps et biens, le regard ne peut plus que tourner et couler lui aussi parmi ces corps et ces âmes sans cesse mêlés et démêlés, sans cesse suspendus entre apparaître et s’évanouir, entre la forme et le signe, entre la ligne et la lumière.
Nathalie Darzac - février 1990