Le Bestiaire Fractal

En 2015, Jean-Claude Meynard élargit le concept de Métamorphoses à la figure animale et crée un Bestiaire fractal où les représentations animales sont l'aboutissement d'un désordre savamment organisé par l'artiste de façon à rompre l'ordre convenu du vivant, la grande séparation : Homme, Animal. Ainsi Meynard montre la vie comme un algorithme sans fin ni limite, immense fractal composé de flux et d'arborescences d'où jaillit par instants une figure identifiable mais qui sitôt s'échappe vers une autre métamorphose.
Par la démultiplication de la silhouette humaine à des échelles différentes qui compose la figure de l'animal, Meynard donne à voir le passage du vivant, d'un état à un autre état, l'aller-venir de l'homme à l'animal dans les limites fluctuantes du vivant.
Il y a, là, un mélange des territoires, une abolition des frontières, qui oblige à un nouveau regard, une nouvelle intelligence : où commence l'animal et où finit l'homme ?" L'Animal fractal que je suis " * dira Meynard signifiant ainsi l'incertitude ontologique de toute identité, le glissement possible de formes en formes comme si le concept même de la métamorphose était désormais inscrit dans l'ADN du vivant : " Je suis donc je change." ; ou pour reprendre une célèbre phrase de Montaigne : « Je ne peins pas l’être, je peins le passage * ».
Aire de jeu rêvée pour un plasticien que de pouvoir recomposer ainsi le vivant, le reprogrammer, pour représenter une mythologie nouvelle.
Le Bestiaire Fractal de Meynard a été exposé en Europe (2015 France, Galerie Dumonteil, Italie, Palazzo Tagliaferro) en Asie (2016 Chine, Shanghai, Pékin, Hong Kong).
Il a donné lieu à deux films « l'Animal Fractal que Je suis » et « Infinies Métamorphoses », ces deux films abordent visuellement la totalité de l’œuvre de l’artiste en tant que métamorphose permanente.

* L'expression " L'Animal Fractal que je suis " est une re-création du titre du dernier livre de Jacques Derrida : " L'Animal que donc je suis "
* Montaigne, Essais III, Chapitre 2.